Adapter son bridon Sellerie
18 mars 2019
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Bonjour à toutes et à tous,


Pour commencer cette série d'articles sur le harnachement, il serait bon d'aborder un premier sujet qui me paraît primordial : savoir adapter un bridon à son cheval.


Tout d'abord, il est important de savoir que tout comme nous, le cheval à une morphologie bien à lui, avec toutes ses spécificités. Par exemple, un demi-trait pourra tout à fait rentrer dans une taille cheval quand cela sera trop juste pour un selle Français. Certains chevaux seront plus sensibles autour des oreilles, d’autres ne supporteront pas la muserolle… Toutes ses particularités, uniques à chaque cheval, devront être impérativement prises en compte lors du choix du matériel.


On entend souvent parler des dégâts causés par une selle inadaptée, mais le bridon (ou filet) est tout aussi dangereux s'il est mal ajusté. De nombreux indicateurs corporels pourront vous donner des indices afin de savoir si votre matériel est adapté ou non : le cheval se défend, baisse les oreilles et lève la tête lorsque vous lui passer les rênes ou le bridon, il essaye de mordre lors du sanglage, il change d’attitude quand il sent la selle sur son dos ...


Tant de comportements anormaux qui sont le plus souvent provoqués par un matériel douloureux pour le cheval.


Il faut donc cibler ses particularités et les ajouter aux critères basiques. Je vais énumérer quelques points indispensables à connaître. Il est évident que tous les réglages dépendent de votre cheval et de votre discipline ! Un cavalier de CSO n’aura surement pas les mêmes besoins qu’un randonneur aguerri.


Pour un bridon, il faudra donc penser :

  • À dégager largement les oreilles qui se déterminent souvent par la longueur et la hauteur du frontal. Pourquoi ? Car en dessous des oreilles nous avons.... Le cerveau ! Et du cerveau partent tous les influx nerveux, imaginez donc une pression à ce niveau-là, elle pourrait se répercuter partout et provoquer d’importantes douleurs dans le corps du cheval.
  • À la hauteur de la muserolle. Idéalement la muserolle devrait être placée au-dessus du cartilage du nez, sur l'os du chanfrein. En dessous, elle sera très gênante. Vous pouvez tout à fait essayer sur votre nez : une pression sur l’os est bien moins douloureuse que sur le cartilage. Le serrage de la muserolle dépend souvent de l'appréciation du cavalier. Attention toutefois de ne pas bloquer l'auge, située entre les deux ganaches. Pensez tout de même que votre cheval doit déglutir et mouvoir sa langue dans sa bouche, un serrage trop important lui sera très néfaste.
  • Les montants de mors, de side, de muserolle ou autre devront elles aussi ne pas gêner l'apophyse zygomatique (un ou deux doigts en dessous est le réglage idéal).
  • La sous-gorge ne doit pas être trop serrée (on doit pouvoir passer une main à plat). Elle n’est pas indispensable et permet uniquement un meilleur maintien du bridon sur la tête du cheval (il est rare de voir des sous-gorges en western, par exemple).


Ces quelques points sont évidemment non exhaustifs. Je conseille vivement de faire appel à un sellier pour le choix de votre matériel, afin d’ajuster le vôtre ou d’en créer un sur mesure. 

Tout comme le proposent certains selliers pour la selle, il est aussi tout à fait possible de créer un bridon sur mesure, selon les besoins du cheval et vos gouts. 

L’essentiel étant de trouver le bon équilibre entre le confort de votre cheval et vos besoins de cavalier.


Carole Valy

L'auteur

Artisan sellier Harnacheur à Dijon depuis 2017

Passionnée d'équitation et de belles matières, je me suis orientée vers le métier de sellier après une thèse sur le spectacle équestre. Le travail du cuir et son adaptation sur le cheval me passionne. J'ai appris mon métier avec un maître sellier et une ostéopathe équin, ce qui m'a permis d'apprendre dans les meilleures conditions et de proposer une expertise complète à mes clients.